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Orge brassicole Des prix sous pression en 2017-2018

L’Australie devrait occuper la scène internationale au cours de la prochaine campagne, mais l’Europe peut revenir dans la course à l’exportation, selon des experts de la filière.

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« Dans un contexte de prix céréaliers globalement lourds, les prix de l’orge brassicole pourraient rester sous pression tout au long de la campagne de 2017-2018 », a estimé Romain Chiron, directeur des achats chez Malteurop lors de la 19e journée de la filière de l’orge brassicole organisée le 13 avril à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).

Un équilibre de marché fragile

Tout en précisant que l’équilibre des marchés est aujourd’hui fragile, l’Australie devrait être présente au moins jusqu’en décembre 2017 à l’exportation. Le pays a eu une récolte record en 2016 à 8,6 Mt, grâce à un bond de 32 % de ses rendements. Le surplus exportable du pays pourrait atteindre plus de 5 Mt.

 

L’Union européenne pourrait selon lui « revenir dans la course à l’exportation, si la production brassicole se confirme. [Elle est estimée aujourd’hui à 14,1 Mt.] En orge d’hiver, on devrait avoir un surplus exportable [à hauteur de 500 000 t], mais en orge de printemps ce n’est pas sûr. »

 

Mais l’origine Union européenne (UE) reste chère sur 2017-2018 avec des prix pour l’octobre 2017 CIF Chine à 230-240 dollars/t pour l’orge de printemps, contre 215-220 dollars/t pour l’origine australienne de même destination et de même échéance.

Baisse historique des surfaces aux États-Unis

Autre élément important sur ce marché actuellement : la baisse historique des surfaces d’orge brassicole aux États-Unis. Elles chuteraient de 17 % à cause de la forte progression d’autres cultures plus profitables pour les farmers comme le soja et le maïs.

 

« Il faudra beaucoup d’années pour qu’ils y reviennent », soutient Alexandre Marie, analyste des marchés chez Vivescia. L’Argentine baisserait de 12 % alors que l’UE progresserait de 2 %, à 12,4 Mha environ (en France, +10,6 % en orge de printemps mais –4 % en orge d’hiver à 6 rangs).

 

Au total, les surfaces chez les principaux exportateurs sont les plus faibles depuis quatre ans à 19,13 millions d’hectares. En Chine aussi, les surfaces chuteraient de 10 % en orge de printemps et de 30 % en hiver, du fait des problèmes de structuration de la filière et de la hausse des surfaces d’autres cultures. Ce qui fait dire que le marché chinois à l’importation devrait progresser.

Alimenter la demande mondiale

À plus long terme, pour alimenter la croissance de la demande mondiale en orge, du fait de la forte augmentation des capacités industrielles dans les trois ou quatre ans qui viennent, les États-Unis et le Canada semblent hors jeu, l’Australie ne peut guère faire plus. Mais l’Argentine pourrait accompagner cette hausse de la demande dans le Mercosur, selon Romain Chiron. Mais cela nécessitera la « création d’une filière pour s’affirmer à l’exportation ».

 

Il faudra compter aussi sur l’Union européenne avec son potentiel de croissance à l’exportation sur les variétés de six rangs d’hiver, mais surtout du bassin de la Mer noire avec l’Ukraine qui « devrait jouer un rôle important à l’avenir ». Le pays présente un gisement de production non exploité « mais attention aussi à la concurrence des autres cultures », nuance Romain Chiron.

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